Vrai-faux : 10 réponses aux clichés sur les éoliennes

Trop bruyantes, mauvaises pour la santé, nocives pour l’environnement, trop polluantes… Les éoliennes suscitent régulièrement de nombreux débats et ont fréquemment mauvaise presse auprès des Français. Mais derrière ces affirmations, quelles sont les vérités ? Les éoliennes sont-elles si néfastes pour la planète et les êtres vivants ? Servent-elles réellement à quelque chose ? La réponse à 10 questions.

​1. Les éoliennes ne sont pas très efficaces

FAUX. L’éolienne est le deuxième producteur d’électricité renouvelable (26,7%), juste derrière l’hydraulique et le photovoltaïque. Contrairement à ce que l’on peut penser, les éoliennes tournent actuellement entre 75 et 95 % du temps. Elles opèrent une puissance variable en fonction du vent. Lorsque ce dernier est trop puissant, les pales des éoliennes s’arrêtent pour ne pas être endommagées.

Malgré l’intermittence des éoliennes, il faut savoir que le pays tout entier serait en mesure de subvenir à ses besoins en électricité avec 100 % d’énergies renouvelables. Ceci grâce à la multiplicité des sources d’électricité renouvelable. Avec une gestion intelligente des heures de consommation, l’interconnexion des différentes installations et le stockage de l’énergie, un tel scénario serait probablement envisageable.

Dans le monde, sur un an, 51 GW de puissance éolienne ont été ajoutés, soit une puissance de 51 réacteurs nucléaires. Au Danemark, l’éolien fournit 41 % d’électricité et 28 % en Irlande. Dans vingt ans, on estime que le vent et le soleil fourniront 80 % de l’électricité. Les éoliennes sont donc très efficaces et, si elles ne sont pas en capacité de fournir tout le pays en électricité, elles contribuent à la mise en place d’une énergie plus verte.

​2. L’installation éolienne est coûteuse

beaucoup d'argent eurosFAUX. En 2018, l’État avait dépensé 5,3 milliards d’euros pour soutenir les énergies renouvelables. Une somme conséquente, il est vrai, mais qui s’inscrivait dans le cadre d’objectifs européens, destinés à développer les énergies propres et renouvelables.

Aujourd’hui, la filière est suffisamment développée pour diminuer les dépenses du contribuable. En effet, le coût des parcs éoliens varient actuellement entre 26 et 51 €/MWh en Europe, selon les lieux d’implantation.

Il faut également savoir que les parcs éoliens sont générateurs d’emploi sur les lieux ou il sont implantés. La région Auvergne Rhône-Alpes, par exemple, particulièrement investie dans le développement de l’éolien, ont calculé que leurs installations permettraient de générer 1600 emplois. La filière éolienne dans son entier (en mer et sur terre) représente 20 200 emplois. Ces derniers, directs et indirects, concernent tous les métiers liés, de près ou de loin, à l’éolien : études et développement, maintenance, fabrication de composants, BTP, etc.

Saviez-vous qu’il est possible d’installer une eolienne chez soi afin de devenir autonome et ne pas subir les hausses de tarif de l’électricité ? Sachez qu’il est même possible de fabriquer une éolienne maison !

​3. Les éoliennes sont des installations polluantes

FAUX. Les éoliennes présentent le meilleur bilan carbone de toutes les énergies confondues. Selon une étude effectuée par l’ADEME, l’éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO2 par kWh et 14,8 g pour l’éolienne en mer. A titre de comparaison, le gaz fossile émet 490 g de CO2 par kWh et le charbon 820 g de CO2 par kWh. Les éoliennes ne sont donc pas entièrement vertes, mais présentent tout de même un bilan très positif en comparaison de l’impact environnemental des autres énergies.

La production énergétique française repose aujourd’hui à plus de 70 % sur le nucléaire. Pour des questions écologiques, le pays tente peu à peu de diversifier les moyens de production d’électricité. Ceci dans l’objectif de réduire la dépendance au pays face aux importations énergétiques de pétrole, d’uranium et de gaz.éolienne et pollution

Diminuer la part du nucléaire, c’est le pari que s’est lancé la France à l’horizon 2035. L’objectif ? Faire en sorte qu’il ne représente plus que 50 % de la production électrique.

En développant les énergies renouvelables et en changeant nos habitudes de consommation, un cercle vertueux s’opère : Moins on consomme d’électricité, plus on laisse place aux énergies renouvelables. Plus on consomme d’énergie renouvelable, moins on émet de gaz à effet de serre. C’est pourquoi, pour un avenir plus vert, il est essentiel de commencer par réduire ses propres dépenses d’électricité.

​4. Les éoliennes sont des gouffres à « terres rares »

FAUX. Les « terres rares » sont le nom scientifique donné à une famille de métaux qui ne sont finalement pas si rares. En effet, les réserves mondiales sont importantes, même si la Chine détient aujourd’hui le monopole du marché. Concernant les éoliennes, le métaux pointé du doigt est le néodyme. Il permet aux constructeurs de fabriquer des aimants permanents, chargés d’équiper certains modèles de génératrices.

Cependant, les plus grands constructeurs d’éoliennes en Europe n’utilisent pas ces fameux aimants et n’utilisent donc pas non plus de terres rares. Selon le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), seules 10 % des éoliennes installée en France contiennent du néodyme. Les constructeurs ont donc tout à fait le choix d’intégrer ou non ce métaux dans les éoliennes. En France, les éoliennes terrestres employant les terres rares ne sont plus développées depuis de nombreuses années.

​5. Les éoliennes ne sont pas recyclables

FAUX. Les éoliennes sont recyclables à 90 %. Les 10 % restants concernent les pales, aujourd’hui plus difficiles à recycler que le reste de la structure. Elles peuvent cependant être valorisées en tant que combustibles. Des travaux de recherche sont encore en cours pour tenter de recycler à 100 % la structure de l’éolienne et de valoriser davantage les pales.

Aujourd’hui, les parties recyclables des éoliennes sont :

  • Les parties métallique en acier, en aluminium et en cuivre.

  • Les fondations en béton armé.

Il faut savoir que les éoliennes ont une durée de vie comprise entre 20 et 30 ans. A l’issue de cette période, l’exploitant a pour obligation des les démanteler et de lancer le processus de recyclage. La loi s’applique de la même manière pour les éoliennes terrestres et les éoliennes marines.

logo recyclageLa réglementation en matière de recyclage éolien évolue au fil des années. Ainsi :

  • 95 % de la masse totale des éoliennes seront réutilisables ou recyclables à partir du 1er janvier 2024.

  • 45 % de la masse de leur rotor seront réutilisables ou recyclables à partir du 1er janvier 2023.

  • 55 % de la masse de leur rotor seront réutilisables ou recyclables à partir du 1er janvier 2025.

​6. Les éoliennes sont des installations bruyantes

INCERTAIN. Selon une étude de l’ADEME, les éoliennes émettent un son bien moins important que tous les bruits de la vie courante. Ce bruit de fond, basse fréquence, se situe entre 20 Hz et 100 Hz. Sachant que la distance minimale légale entre une éolienne et les habitations est de 500 mètres, le bruit est donc généralement inférieur à 35 décibels.

Un son moins important qu’une conversation à voix basse mais qui dépasse de 5 décibels le seuil maximal autorisé par le code de santé publique. Des centaines de témoignages de riverains, situés à moins de 1500 mètres d’une éolienne, font état d’une nuisance sonore provoquant stress, nausées et troubles du sommeil. Il a été démontré que les bruits, même à un niveau sonore très faible, peuvent être néfastes pour la santé s’ils sont subis de façon continue. Ainsi, si le niveau sonore d’une éolienne n’est pas dramatique sur la papier, cela ne signifie pas qu’il n’a aucun impact sur les riverains.

​7. Les éoliennes représentent un danger pour la santé

INCERTAIN. Les nuisances sonores ne sont pas les seuls plaintes rapportées. On parle également de pollution électro-magnétique, une pollution étudiée par l’ANSES, le GPSE et l’INRA. Il s’agit de courant parasites pouvant affecter les animaux et les exploitations agricoles situées à proximité des éoliennes. Outre l’éolien, la pollution électro-magnétique peut provenir de n’importe quelle source d’électricité, comme les lignes à moyenne et haute tension ou les transformateurs. La pollution électro-magnétique est reconnue est fait actuellement l’objet d’études approfondies.

La variation de lumière provoquée par le passage des pales est également pointée du doigt par certains chercheurs. En effet, il pourrait entraîner des crises chez les personnes atteintes d’épilepsie du fait des clignotements lumineux rapides. A ce jour cependant, aucun cas de crise épileptique n’a été rapporté.

Après la santé physique, c’est de la santé psychologique dont il est question. Pollution lumineuse, saturation visuelle… Les éoliennes ne sont pas au goût de tous et certainement pas des riverains, qui se lèvent chaque matin avec d’immenses machineries à la place d’un joli panorama. L’aspect psychologique est tout aussi sérieux que l’impact physique des éoliennes et témoigne d’un véritable problème de santé publique. Les futures installations éoliennes s’appliqueront cependant dans le respect des riverains et au rythme des différentes études réalisées sur la santé.

​8. Les éoliennes massacrent les chauve-souris et les oiseaux

VRAI et FAUX. Le problème s’est posé principalement dans certains couloirs migratoires, où de nombreux oiseaux et chauves-souris ont été décimés. Depuis, des études sont systématiquement réalisées avant l’installation des éoliennes pour mesurer leur impact sur les volatiles. Concernant certaines éoliennes il a tout simplement suffit de les déplacer de quelques mètres ou de les arrêter quelques heures par jour pour régler le problème.

éoliennes et oiseaux

Dans une étude datant de 2017, la ligue pour la protection des oiseaux (LPO) estime qu’une éolienne est responsable de la mort de 0,3 à 18 oiseaux par an. A savoir qu’un chat errant tue environ 60 oiseaux par an. Aujourd’hui, la réglementation en terme d’implantation d’éoliennes est très stricte, l’impact sur les oiseaux est donc minime.

Concernant les chauve-souris, la situation est un peu plus problématique. En effet, les chauve-souris semblent bien plus sensibles que les oiseaux aux éoliennes. Une étude montre que les variations de pression provoquée par les pales seraient à l’origine d’hémorragies internes fatales. Ce phénomène est appelé barotraumatisme.

Les études effectuées sur l’ensemble des parcs éoliens tendent à montrer que la mort des chauve-souris relève à la fois de la collision avec les pales et des hémorragies interne. Il faut savoir cependant que des mesures ont été prises dans tout le pays et que les éoliennes sont désormais dotées d’un systèmes de bridage. Ce dernier permet d’arrêter l’éolienne en période de forte activité des chauve-souris.

​9. Les éoliennes sont néfastes pour la biodiversité marine

INCERTAIN. Des études sont encore en cours sur le sujet, mais nous n’avons pas encore assez de recul pour déterminer avec justesse l’impact des éoliennes en mer sur la biodiversité marine. Il semblerait cependant que la phase la plus critique soit au moment de l’installation, lorsque sont effectués le forage et que se produisent des vibrations.

Le constat actuel sur les éoliennes en mer est plutôt positif. Il semblerait que la flore aquatique soit attirée par la structure de l’éolienne et qu’elle y élise domicile. Le développement des récifs ont pour effet d’attirer une faune variée, participant ainsi à la préservation de la biodiversité marine. De plus, les zones de parc éoliens ne sont pas empruntées par les pêcheurs. Les poissons et autres crustacés sont donc garantis d’avoir la paix.

L’incertitude se situe davantage concernant l’impact des éoliennes sur les oiseaux migrateurs. Certaines espèces marines semblent également ne pas y trouver leur compte. Pour préserver la biodiversité en mer, une solution consisterait à ne pas installer d’éoliennes dans les zones protégées.

​10. Les éoliennes nuisent aux animaux terrestres

INCERTAIN. Certains éleveurs rapportent des faits inquiétants concernant l’état de leur bétail. Morts prématurées de bovin, production de lait diminuée, troubles comportementaux, retards de croissance, inflammations mammaires… Ces mêmes effets ont été constatés sur plusieurs élevages situés à proximité d’éoliennes. Il semblerait que leurs installations aient bel et bien des effets sur le vivant, même si, pour l’instant, rien a pu être prouvé.

En effet, après vint-neuf plaintes déposées par des éleveurs des Côtes d’Armor, une dizaine d’experts du GPSE (Groupe Permanent pour la Sécurité Électrique) ont jugé la coïncidence troublante. Les mêmes troubles sur leur santé et sur celle de leurs animaux ont été relevés. Malheureusement, aujourd’hui encore, aucune des vingts enquêtes effectuées par l’Agence régionale de santé n’a pu établir d’effets mesurables, scientifiquement parlant.